Par Katel Chevallier et Hélène Ringenbach
Comme chaque année, les Eurockéennes viennent animer le territoire de Belfort. Ainsi le premier week-end de juillet la presqu’ile du lac du Malsaucy, à Sermamagny, voit des milliers de festivaliers envahir le temps d’un week-end ce petit site naturel à ciel ouvert. Depuis sa création ce festival de musique rock ne cesse de connaitre un succès grandissant, traversant les frontières.
Pour mieux comprendre l’engouement et l’attrait de ce phénomène, remontons le temps jusqu’en 1989, au moment de sa création. A cette époque, le festival est né de la volonté du conseil général de Territoire de Belfort de créer un évènement atypique pour le bicentenaire de la Révolution Française. Dans un premier temps, c’est le site du Ballon d’Alsace qui est choisi pour accueillir les festivaliers, d’où son premier nom le festival du Ballon. Mais suite à une vague de contestation le festival sera délocalisé sur le site du Malsaucy. L’idée est de proposer sur quatre jours et quatre nuits, une succession de concerts sur quatre scènes. Lors de sa première édition le festival enregistrera 10 000 entrées. Au fil des années, le succès est au rendez-vous, le nombre de participant ne cesse d’augmenter, la programmation s’élargie, tous les genres musicaux sont représentés, du rock en passant par le reggae, l’électro ou encore la pop-music… Des mastodontes de la musique (David Bowie, placebo, Noir Désir, Depeche Mode, Oasis, Ben Harper, NTM, Jay-Z, Muse, Coldplay, Massive Attack, Daft Punk, Rammstein… pour ne citer qu’eux !) viennent du monde entier faire leur show sur l’une des scènes. Ainsi il touche de plus en plus de monde, non seulement français, mais aussi allemand ou suisse… En 2011, le festival fait 100 000 entrées sur les 4 jours de concerts.
Mais ce succès n’est pas seulement dû à une programmation hors norme, mais aussi par ce que le festival s’inscrit dans une logique de développement et de découverte de nouveaux talents. Il propose à des groupes issus du Grand-Est de partager l’affiche avec ces géants de la musique grâce au tremplin des Eurockéennes, rebaptisé depuis 2008 repérages Eurockéennes. Après un long processus de sélection, de vote, de représentations sur les scènes partenaires du festival (la poudrière de Belfort, la Vapeur de Dijon…), seul 5 groupes seront sélectionnés pour prendre part à cet évènement en montant sur scène au côté des plus grands.
Une autre clé du succès de ce phénomène est l’importance accordée aux différents partenariats, tant en terme de mécénat que de développement ou rayonnement culturel du festival. En termes de mécénat, ce festival fait figure d’exemple en France. Avec plus d’une cinquantaine de contributeurs, des grandes entreprises pour la majorité, les Eurockéennes arrivent à couvrir une partie non négligeable de ces frais. Les mécènes, tous rassemblés sous la bannière du Club des Mécènes, sont partagés en deux groupes, les grands mécènes et les mécènes. Ce qui permet aux festivaliers d’obtenir des prix défiant toutes concurrences. N’oublions pas les partenaires institutionnels qui soutiennent cet évènement depuis sa création. A ce type de partenariat se rajoute des partenariats avec les médias, qu’ils soient écrits, radiophonique ou télévisuel, ou avec des entreprises qui proposent des animations aux festivaliers.
En plus de ces partenariats de type financiers, ce festival s’engage dans une politique de rayonnement culturel. Pour cela de nombreux partenariats sont passés avec des salles de concert, dont les objectifs et les valeurs sont semblables. Ce type d’alliance leur permet, de développer le repérage des Eurockéennes et d’agrandir la zone d’attractivité du festival, en impliquant le public avant même le début du festival. De plus depuis peu, le festival des Eurockéennes, en partenariat avec d’autres institutions musicales du Grand-Est de la France, participe au festival TGV générik. Ce qui accroit considérablement la visibilité et sa zone d’influence.
Ainsi les Eurockéennes sont devenues incontournables et font désormais partie intégrante du paysage audio-événementiel du territoire de Belfort et plus largement français et européen. C’est pourquoi l’association Territoire de Musiques, qui gère et organise le festival, s’est orientée vers une stratégie de RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise). Avec les Eurockéennes Solidaires, le festival s’inscrit dans une démarche citoyenne et s’engage à travers des actions sur les thématiques de l’insertion et de la prévention, du handicap et de l’environnement.
Plus d’infos sur : http://www.eurockeennes.fr/